Herboristerie et plantes médicinales au secours de la femme cyclique

Herboristerie et plantes médicinales au secours de la femme cyclique

Le cycle de la femme est un schéma phare à prendre en considération pour sa santé holistique. Le cycle menstruel n’est pas anodin, car connaître le fonctionnement de son cycle, c’est découvrir petit à petit le mécanisme de son organisme. 

Le corps de chaque femme est une sensible machine cyclique. Nous pourrions presque dire que nous vivons au rythme de la lune. En effet, la moyenne des cycles menstruels s’étale sur 28 jours, tout comme le cycle lunaire. Nous sommes des êtres de la nature, en connexion profonde avec les cycles, la terre, la lune et les saisons. Dès lors, quoi de plus normal qu’utiliser les plantes pour accompagner la femme naturellement dans son cycle menstruel.

Mais avant toute chose, voyons comment fonctionne le cycle féminin.

Comprendre la phase folliculaire

La phase folliculaire, aussi appelée phase œstrogénique correspond au début du cycle menstruel féminin. Pendant cette phase, et après les jours des règles, un follicule parvient à maturité. 

Plusieurs phénomènes physiologiques se mettent en branle dans le corps de la femme. Par exemple, la muqueuse utérine s’épaissit, le col se ramollit, la température basale est basse. 

C’est la phase qui est dominée par les hormones œstrogènes.

Rapide coup d’œil sur les œstrogènes

Les fonctions de cette hormone sont multiples. Elle émerge lorsque la petite fille devient jeune femme. Formés dans les ovaires (glande endocrine), les œstrogènes initient le cycle menstruel. 

Dès lors, l’œstradiol, produit par les ovaires, enclenche la puberté, mais également l’instinct sexuel.

Comprendre l’ovulation

L’ovulation correspond à un pic hormonal dans le cycle féminin. Ces hormones phares à cette période du cycle sont les œstrogènes et les hormones lutéinisantes. D’un point de vue physiologique, la muqueuse vaginale est gonflée et accueillante. 

C’est une période propice à la procréation.

Comprendre la phase lutéale

C’est la période prémenstruelle. 

Bien connue sous le nom SPM, c’est une phase difficile tant physiquement qu’émotionnellement pour beaucoup de femmes. 

Pendant cette phase, une nouvelle hormone est sécrétée : la progestérone. C’est par elle que la température basale du corps augmente et que de nouveaux phénomènes physiologiques apparaissent. Par exemple, le col de l’utérus se referme et descend, de nouvelles glandes mammaires sont créées, la glaire cervicale disparait. 

Les règles comme aboutissement

Les règles marquent la fin d’un cycle et le début d’un nouveau cycle. Le col s’ouvre doucement pour laisser passer le sang menstruel. D’un point de vue naturopathique, on considère l’utérus comme un émonctoire secondaire. Il élimine certains déchets du corps féminin.

Les plantes et le cycle féminin

Le monde végétal est riche. Il regorge de plantes adaptées pour notre bien-être. Les plantes phytohormonales, bien qu’elles doivent être prises avec précaution, peuvent accompagner la femme dans son équilibre de santé, dans son homéostasie féminine.

Les plantes œstrogènes-like

Les phyto-œstrogènes sont celles qui miment les hormones œstrogènes. D’un point de vue biochimique, ces molécules se greffent aux récepteurs d’œstrogènes dans notre organisme. Elles régulent l’équilibre hormonal en cas de carence œstrogénique. 

En médecine naturelle, ces plantes sont utilisées comme traitement hormonal pour accompagner, entre autres, les troubles liés à la ménopause. En effet, cette étape de la vie se marque par une chute flagrante du taux d’œstrogènes. 

Les plantes œstrogènes-like doivent être prises avec précaution, surtout si vous avez souffert d’un cancer hormono-dépendant (sein, utérus, etc.).

- La sauge

La sauge est la plante « qui sauve ».

La sauge sclarée — Salvia Sclarea — est œstrogène-like. L’activité de la sauge est principalement emménagogue, donc elle active l’arrivée des menstruations, tout en diminuant les douleurs liées aux règles.

Aussi, elle accompagnera la femme dans les différentes étapes de sa vie.

- L’actée à grappe noire

Actae Racemosa, une plante qui « chasse les idées noires ». Elle ne mime pas les hormones œstrogènes, mais a plutôt un effet anti-œstrogénique. Certaines périodes du cycle ou de la ménopause génèrent des moments de déprime, d’anxiété ou de petits blues passagers. Cette plante, œstrogénique, accompagne les émotions de la femme dans ces périodes difficiles. De plus, elle limite bouffées de chaleur qui sont présentes pendant la ménopause.

Les plantes à progestérone

Les plantes à action progestéronique agissent dans l’organisme pour rétablir l’équilibre en cas de chute de progestérone, à la ménopause par exemple. D’un point de vue biochimique, ces plantes convertissent les œstrogènes en progestérone pour équilibrer leur taux, ou se convertissent en progestérone.

- L’alchémille

Plante sacrée, Alchmilla Vulgaris a une action progestéronique qui régule le cycle menstruel. Elle est principalement utilisée lors des règles douloureuses ou des règles abondantes (hyperménorrhées). Elle est donc un remède idéal pour les syndromes menstruels et prémenstruels. 

Aussi, elle régule les cycles irréguliers et a une action positive sur la réduction des fibromes.

Les autres plantes du féminin

Le framboisier

Cette plante est la plante du féminin par excellence. Bien qu’elle ne soit pas hormono-mimétique, elle régule parfaitement l’équilibre entre les œstrogènes et la progestérone.

Le framboisier est une plante appréciée pour atténuer les douleurs de règles, mais aussi pour accompagner le syndrome prémenstruel. Ami de la femme, le framboisier est utile pour la ménopause, en cas d’endométriose, pour les fibromes utérins, etc. 

En gemmothérapie, il peut être accompagné du bourgeon de cassis qui potentialisera ses effets.

L’armoise

Artemisia Vulgaris. Ce nom ne vous dit rien ? Il se réfère à Artémis, la déesse de la nature dans la mythologie grecque. La Déesse accompagnait les femmes dans leurs multitudes, elle était maîtresse de sororité et aidaient les femmes à accoucher. 

Mais revenons-en à la plante. Ses multiples vertus au féminin font d’elle une plante multiple. Tonique, antispasmodique, fébrifuge, elle régularise le cycle hormonal dès les premières règles jusqu’à la ménopause. En cas de règles douloureuses, elle peut être consommée en tisanes pendant quelques jours.

Les plantes d’ailleurs

Moins connue dans nos contrées, la plante ayurvédique Shatavari a pourtant tout pour plaire. Asparagus Racemosa nous vient de l’Inde où sa signification voudrait dire « plante aux cent maris », ou « amie des femmes ». Elle est régénérante pour les doshas « Vâta » et « Pitta ». Équilibrante de la santé au féminin, elle a une action tonique et positive sur la fertilité. 

Dans la médecine traditionnelle chinoise, c’est le Dong Quai qui est efficace pour réguler le cycle féminin. Ginseng de la femme, cette angélique chinoise (Angelica sinensis) soulage les douleurs liées au cycle menstruel et accompagne parfaitement la ménopause.

Les plantes accompagneront toujours les femmes sur leur chemin d’épanouissement holistique. N’oublions d’ailleurs pas l’ortie — Urtica Dioica — très nourrissante avec une action énergétique puissante pour ramener l’énergie au centre.

L’équilibre du cycle féminin se joue également sur la conscience de soi, du caractère cyclique de la femme et des rythmes qu’elle explore chaque mois. Et si la reconnexion à la lune pouvait également aider les femmes à se sentir mieux dans leur quotidien de femme ? 

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Bibliographie

Karine Jacquemard, naturopathe-herbaliste, Le guide de la phytothérapie au quotidien, Rusticas Editions,2019 | Dr Claudine Luu, 1000 remèdes à faire soi-même, Le guide Terre vivante, octobre 2021 | Dr Eric Lorrain, Grand manuel de phytothérapie, Les nouveaux chemins de la santé, Dunod, 2019 | Yves Vanopdenbosch, Herba Médicinalis, 210 monographies de plantes médicinales, Amyris, 2022 | Dubray Michel, Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, Lucien Souny, 2018 | Morel Jean-Michel, Traité pratique de phytothérapie. Remèdes d'hier pour médecine de demain, Grancher, 2008 | Mulot Marie-Antoinette, Secrets d'une herboriste, Dauphin, 2009 | Loïc Ternissen, Le guide Ultime de l'Herboristerie, Albin Michel, 2022 | Mulot Marie Antoinette, Les 250 réponses de l'herboriste, Dauphin, 2009 (1993) | Anne McIntyre, Le guide complet de la Phytothérapie, Le courrier du Livre, 2011 | Carole Minker, 200 plantes qui guérissent, Larousse, 2015 | Thierry Folliard, herboriste et naturopathe, Le petit Larousse des plantes qui guérissent, 500 plantes et leurs remèdes, 2016 | Maria Treben, Les simples du jardi de Dieu, Pratique des plantes médicinales pour bien-être et santé, Ennsthaler, 2007 | Christophe Bernard, Grand manuel pour fabriquer ses remèdes naturels, Jouvence Editions, 2018 | www.altheaprovence.com | www.wikiphyto.org | www.doctissimo.fr | www.vidal.fr


Les informations contenues dans ce texte ne visent pas à diagnostiquer, traiter, guérir ou prévenir une maladie quelconque. Les allégations concernant les bienfaits des plantes et des produits à base de plantes sont basées sur l'utilisation traditionnelle. Rédigé par un rédacteur scientifique pour le grand public, cet article présente l'état actuel des connaissances concernant le sujet abordé lors de sa mise à jour. Les progrès futurs en sciences pourraient rendre cet article partiellement ou totalement obsolète. Il ne doit pas être considéré comme une alternative aux recommandations de votre médecin ou pharmacien.
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